C’est mon parcours dans les paysages de l’aide en Belgique et aux Pays-Bas qui m’a appris le plus de choses. Une valeur qui a toujours été importante pour moi est qu’il faut être prêt à se mouiller. Les transitions nous amènent à évoluer en terrain inconnu. J’aime les pionniers engagés et courageux qui savent ce qu’ils veulent mais qui osent aussi faire des erreurs. Ce que je trouve bien aussi, c’est de transmettre le virus de l’innovation à des personnes plus attentistes, connues pour éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain. Innover, c’est toujours trouver un équilibre entre de multiples intérêts et faire un usage approprié des compétences et des qualités des partenaires de la collaboration.

Le fait que je sois par nature engagé, crédule et naïf est peut-être une aide. Ces traits de caractère, avec tous leurs pièges, je ne veux pas les perdre. Mais les processus de changement exigent aussi de la détermination. Il faut parfois ‘serrer les dents’. Tout l’art consiste, pendant les innovations, à toujours susciter une adhésion pour la bonne approche. Blanchi sous le harnais autant par mes succès que par mes déceptions, je pense pouvoir contribuer à des projets et à des processus dans lesquels des prestataires de soins et des fonctionnaires publics travaillent à de nouvelles pratiques.